"En une nuit, la vie de Cyrielle vacille. Des pillards attaquent son couvent, sauvé in extremis par des guerriers étrangers. Leur chef, un horrible balafré, croise alors le chemin de la jeune fille. Une rencontre qui scelle leur destin.
Le couvent détruit, Cyrielle est renvoyée auprès de son oncle, le comte de Montfaucon. De retour dans le château de son enfance, d’étranges évènements surviennent, qui soulèvent des questions sur son passé et son futur.
Aidée par Tristan, son amour d’enfance, et d’Anselme, un facétieux ménestrel, Cyrielle part en quête de la vérité. Mais parfois, certains secrets feraient mieux de rester à jamais enterrés…"
Après Les Larmes de Saël, une très bonne dystopie, AD Martel remet le couvert avec cette fois-ci un roman historique et fantastique aux allures mystérieuses... Mais qu'en est-il vraiment?
1- Un style fluide, précis et sans faute
Ce qui m'a d'abord marquée avec LSDF, c'est le style. Ayant déjà lu un livre de l'auteure, je me suis retrouvée propulsée dans un tout autre registre. Sa plume n'a rien perdu de sa fluidité, au contraire, elle gagne en maturité et en précision! Le vocabulaire est juste, étoffé, les scènes sont dynamiques et les descriptions visuelles. Le tout donne un livre plus qu'agréable à dévorer!
2- Un univers travaillé
On rentre ici dans un roman historique et fantastique, dont l'héroïne est la nièce d'un compte mais également novice au sein du clergé. Je ne suis pas historienne, mais j'ai trouvé ce côté très réaliste, bien renseigné et mis en avant, sans que cela ne soit trop lourd. On sent que l'auteure a fait un travail de recherche (ou bien est elle-même historienne), car c'est précis et vraiment tout y passe: de la place des soeurs au sein du clergé et de la société, aux manigances politiques fraticides en passant par toutes les convenances qu'il convient d'avoir. C'est intéressant, sans que cela n'étouffe le récit et c'est donc d'autant plus agréable.
3- Des personnages au top
Cyrielle est un personnage fort, mais en accord avec son temps. Je ne trouve rien de plus gênant dans un roman "historique" que des héroïnes ultra-badass au fort caractère... Qui ne rencontrent aucune résistance voire récolte de l'admiration de tous. Non, ce n'est pas réaliste. Les femmes à l'époque avaient peu de pouvoir, et si elles se rebellaient trop, on les traitait au mieux de folles avant de les envoyer en exil, au pire de sorcières à mettre au bucher. Heureusement, ce n'est pas le cas ici. Cyrielle ne s'impose pas, et ses éclats, bien qu'impressionnants de bravoure, restent limités ou bien trouvent des répercutions fortes.
Cyrielle est, par ailleurs, bien construite. Elle a un côté très curieux qui fait qu'on s'attache à elle (et la met dans de belles galères), mais aussi beaucoup de compassion.
Mon personnage favoris reste Anselme, qui est un véritable bol d'air frais à lui seul. Taquin et culotté, ses cabrioles m'ont beaucoup plues et j'aurais aimé le voir plus!
Mais la palme d'or des personnages secondaires revient à Clodomir, qui est tellement touchant grâce à son amour des faucons.
4- L'histoire
Le résumé nous vend à la fois une quête du passé et un secret depuis longtemps caché, mais c'est en réalité bien plus! La vérité, c'est que c'est une suite d'événements qui vont amener Cyrielle à remettre bon nombre de choses en question. D'ailleurs, nous n'aurons pas toutes les réponses dans ce tome...
Mais quels événements! Des mystères qui s'épaississent, des complots, des batailles, des meurtres... Et des victimes. Pas de cadeaux ici, certains ne s'en sortiront pas indemnes.
Il y a peut-être un chouilla trop d'action à la fin, juste avant le dénouement, à mon goût, mais c'est mon côté tatilon. Et le fina! Il est excellent, donne envie de dévorer immédiatement la suite.
On part donc sur une très belle lecture pour laquelle je lirais avec plaisir le tome 2. AD Martel prouve, une nouvelle fois, que les auto-édités également peuvent présenter de superbes oeuvres!
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